Le monde d’après la crise du Covid-19 devra tout à la fois concilier dynamique économique, accélération de la transition post-carbone, excellence environnementale et exemplarité en termes de santé et sécurité. Autant de défis qui sont déjà au cœur de la réflexion impulsée depuis 5 ans par le projet d’avenir d’ADIVbois pour construire un nouveau paradigme plus résilient.

Selon Boris Cyrulnik, de nombreuses entreprises, à l’arrêt ou ralenties actuellement, devraient faire preuve de résilience après cette crise sanitaire et économique sans précédent,  jusqu’à changer leur façon de produire, d’organiser le travail et de manager.

Dans un article récent, (cf Courrier Cadre du 20 avril) ce neuropsychiatre spécialiste de la résilience, nous invite à réfléchir à la période qui s’ouvre devant nous :

Définissons d’abord la résilience : il s’agit de la capacité à vivre, à réussir et à se développer en dépit de l’adversité. La résilience, c’est la reprise d’un nouveau développement après un traumatisme, et elle s’applique aussi aux entreprises. Après un choc, une crise, certaines sont traumatisées, mais se relèvent. Le trauma peut être collectif et individuel et concerner tant l’entreprise que les individus qui la composent.

… Mais cette période devrait changer énormément de choses dans notre société. C’est pourquoi la plupart des organisations vont donc surmonter ce cap et faire preuve de résilience. Pour déclencher un processus de résilience, elles doivent s’adapter, revoir leur copie. Car si elles répètent le même processus qu’avant la crise, elles risquent de disparaître.

Le secteur de la construction n’a pas échappé aux méfaits du Covid-19, et devra en tirer les leçons, notamment pour les chantiers trop longs à redémarrer puis complexes à gérer, qui représentent un véritable fléau auquel il est urgent d’apporter des solutions, pour anticiper un avenir différent.

Pour la construction bois, repenser l’offre et l’organisation pour travailler autrement concerne l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des entreprises, des maîtres d’œuvre ou des maîtres d’ouvrage.

Si les concepteurs sont habitués au travail (et désormais au télétravail) en amont des projets, il est essentiel que l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur puissent également travailler en amont des chantiers. Au-delà de l’intérêt de limiter les temps de transports, de réduire la co-ativité sur les chantiers ou de simplifier l’organisation des bases vie, cela permet aussi de limiter au strict nécessaire le temps passé in situ.

Et cela concerne bien sûr les entreprises de structure de gros œuvre, mais aussi les autres corps de métiers, y compris les agenceurs.

De plus, les entreprises qui développeront davantage la préfabrication, l’industrialisation en atelier, ou l’assemblage sur site de produits finis dans des délais réduits, acquerront un indéniable avantage concurrentiel.

Cette évolution implique au premier chef les maîtres d’ouvrages qui peuvent aussi faire preuve de résilience en repensant leurs cahiers des charges afin de réfléchir autrement dans l’intérêt de tous leurs partenaires et bien sûr de leurs clients.

Cette évolution pourra conduire à des constructions plus durables d’une nouvelle génération, plus respectueuses de l’environnement, donnant une place plus importante à la santé et sécurité des travailleurs et à la qualité. L’utilisateur final en sortira aussi gagnant.

C’est, notamment, en appliquant le concept innovant des Immeubles à Vivre Bois que les entreprises et toutes les parties prenantes de la construction pourront témoigner d’une volonté de bâtir autrement et de s’inscrire durablement dans le monde de demain.

 

photo : Palazzo Méridia à Nice ©Architecture-Studio